Contexte

Contexte

Les pathologies en lien avec la grossesse (en particulier les pathologies vasculo-placentaires telles que le retard de croissance intra-utérin (RCIU), la pré-éclampsie et la mort fœtale in utero (MFIU)) sont des situations de plus en plus fréquemment rencontrées en France et dans le monde. Elles sont pourvoyeuses d’une morbi-mortalité maternelle mais surtout néonatale importante et constituent donc un enjeu majeur de santé publique
En France, 6 grossesses pour 1000 sont touchées par une mort fœtale in utero et 10,8 % des enfants issus de grossesse unique présentent un petit poids pour l’âge gestationnel.

L’incidence de ces deux pathologies augmente ; non seulement l’incidence des MFIU reste malheureusement fréquente, même à terme, et représente un drame familial avec un impact psychologique prolongé pour la famille, mais les enfants nés en RCIU même à terme ont un risque augmenté tout au long de leur vie (en comparaison à ceux nés avec un poids normal pour l’âge gestationnel), de troubles de neuro développement, mais aussi de troubles métaboliques, d’obésité, de diabète, d’hypertension artérielle, d’accidents vasculaires cérébraux, avec de possibles effets transgénérationnels.

Les causes de RCIU et de MFIU sont multiples et souvent intriquées, elles comprennent les anomalies congénitales et placentaires, les infections congénitales (CMV), les causes vasculaires, immunologiques et environnementales/toxiques. Cependant, 30 à 50% de ces MFIU/RCIU restent inexpliquées, ce qui entrave largement le développement de stratégies de prévention et justifie une recherche active dans ce domaine.

Le projet 

Le projet

Ce projet permettra d’identifier les facteurs associés aux MFIU et RCIU à travers l’étude de trois axes principaux qui combinent les aspects inflammatoires, environnementaux et génétiques.

Porté par les équipes hospitalo-universitaires (Gynécologie-obstétrique, Médecine interne et Immunologie) du CHU de Bordeaux et de l’université de Bordeaux, le projet s’attachera à mieux comprendre les mécanismes impliqués dans les pathologies liées à la grossesse dans la perspective d’une meilleure prise en charge préventive des patientes. L’ensemble de ces équipes collabore autour de cette même thématique dans l’objectif de constituer une véritable structure hospitalo-universitaire de la femme enceinte.

Le projet s’appuiera aussi sur des collaborations avec l’association d’usagers CIANE. 

 

Lucile HATZISMALIS, patiente du CHU de Bordeaux, bénéficiaire des avancées du projet de recherche In Utero Care
Lucile HATZISMALIS, patiente du CHU de Bordeaux, bénéficiaire des avancées du projet de recherche In Utero Care

Après un enfant (en bonne santé) né avec un RCIU, les tentatives d’agrandir la famille se sont toutes soldées par des fausses couches. Cela semblait une fatalité pour la majorité des médecins sans rechercher beaucoup plus loin.
Ma route a croisé celle de l’équipe du projet « In Utero Care » qui a pris le temps de comprendre, de chercher, et ensuite de tenter un traitement.
J’ai été suivie très régulièrement et de manière performante. Grâce à elle, notre petite Margaux est venue agrandir la famille pour notre plus grand bonheur. C’était inespéré et c’est tellement encourageant pour d’autres familles dans le même cas ! Ce serait fabuleux qu’une succession d’échecs ne reste pas sans solution.

Missions  

Missions

Le projet repose sur l’identification des facteurs associés aux MFIU et RCIU à travers l’étude de différents facteurs potentiellement impliqués :

  • endogènes (inflammation, thrombophilie, auto-immunité, allo-immunisation, génétique)
  • exogènes (et notamment le poids de l’environnement).

 

Cette recherche s’organise autour de trois axes principaux :

  • 1er axe : MFIU/RCIU et inflammation

Les mécanismes immunologiques et inflammatoires responsables des MFIU/RCIU sont probablement multiples, hétérogènes et restent mal identifiés. Dans certains cas, l’analyse du placenta apporte des pistes diagnostiques via la mise en évidence d’une malperfusion placentaire ou d’anomalies inflammatoires développées aux dépends du placenta. 
L’équipe de recherche du projet a déjà montré la forte implication de l’immunité innée et notamment de l’interleukine-1 (IL-1) au cours des intervillites chroniques histocytaires, pathologies placentaires responsables de pertes fœtales récurrentes. Forts de ces résultats, un brevet a déjà été déposée sur l’intérêt du blocage de l’IL1 dans la prévention de cette pathologie. 
L’équipe projette maintenant de déployer des travaux de recherche sur les placentas présentant une insuffisance vasculo-placentaire.

 

  • 2ème axe : MFIU/RCIU et environnement

La plateforme ARTEMIS est une plateforme de prévention de la santé environnementale au cours de la grossesse et bénéficie d’une expertise dans le domaine des particules ultrafines, déjà très largement valorisée dans le domaine. L’objectif est de confronter ces résultats à des études in-vitro de façon à quantifier ces nanoparticules au sein du placenta et à évaluer leur impact sur le développement placentaire.

 

  • 3ème axe : MFIU/RCIU et génétique

Bien que les analyses autopsiques ne permettent d’expliquer la survenue des MFIU dans bon nombre de cas, il est possible que certaines anomalies génétiques soient parfois en cause. Les approches cytogénétiques traditionnelles ne les identifient cependant pas et légitiment la réalisation d’analyses plus exhaustives. L’équipe de recherche se propose de réaliser le séquençage postnatal de l’exome des MFIU afin d’essayer d’identifier certaines anomalies génétiques.

 

La principale retombée attendue de ce projet repose sur une meilleure prise en charge des patientes aux antécédents de MFIU/RCIU via l’innovation, le développement d’outils de diagnostic et de nouvelles approches thérapeutiques.

 

Témoignage commun des trois porteurs de projet – Estibaliz LAZARO, Patrick BLANCO et Loïc SENTILHES
Témoignage commun des trois porteurs de projet – Estibaliz LAZARO, Patrick BLANCO et Loïc SENTILHES

La recherche scientifique doit allier connaissances, curiosité et innovation. La recherche dans le domaine obstétrical nous permet clairement de concilier ces différents aspects.
En tant que chercheurs investis dans les pathologies obstétricales, nous disposons d’un bagage scientifique propice à une recherche fondamentale de qualité destinée à comprendre les mécanismes impliqués dans les pathologies inflammatoires placentaires. L‘environnement dans lequel nous évoluons, à proximité du CHU et du service d’obstétrique, nous permet de tester nos hypothèses de recherche via une recherche translationnelle innovante.
Le champ de recherche à défricher est tel et l’enjeu tellement important en termes d’amélioration de prise en charge que le chercheur ne peut être que séduit par cette perspective.

Pilotage

Comment fonctionne le projet ?

Porteurs référents du projet

Université de Bordeaux / CHU de Bordeaux

  • Estibaliz LAZARO, PU-PH médecine interne, Service de médecine interne de l’hôpital du Haut-Lévêque, CHU de Bordeaux, Unité CNRS ImmunoconcEpT 5164, Université de Bordeaux
  • Loïc SENTILHES, PU-PH gynécologie-obstétrique, université de Bordeaux et Service de Gynécologie-Obstétrique, CHU de Bordeaux
  • Patrick BLANCO, PU-PH immunologie, Laboratoire d’immunologie du CHU Pellegrin, CHU de Bordeaux, Unité CNRS ImmunoconcEpT 5164, Université de Bordeaux

 

Ce projet vient d’être accepté et est en recherche de fonds. Pour toutes questions, veuillez contacter la Fondation Bordeaux Université :

  • Rébecca PINSOLLE, fundraiser 
  • Juliette DEUNFF, chargée de projets mécénat 

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