Retour sur la première année d’activité de la chaire

La chaire de recherche RESET, lancée officiellement le 20 février 2017, peut s’observer à travers différents registres ;

Comme un espace de recherche interdisciplinaire questionnant la dimension sociétale des réseaux électriques.

Un lieu de formation pour les étudiants et étudiantes en Sciences Humaines et Sociales de Nouvelle-Aquitaine.

Ou encore, à une plateforme d’expression et de croisement des connaissances pour les chercheurs et acteurs du système électrique de la région.

Cependant, à l’image du Transport des Forces de Fernand Léger, qui officie comme véritable emblème depuis sa création, nous entendons porter un, ou plutôt des regards décentrés sur les mutations d’un système socio-technique en voie de transition.

Les acteurs et actrices de la chaire entendent ainsi adopter une vision rétrospective et prospective à travers les outils méthodologiques de l’histoire, de la sociologie et de la médiation des sciences et techniques.

Connectée à l’entreprise et aux collectivités qui participent à ces mutations, la chaire RESET entend faire valoir ces différents champs du savoir dans la construction des projets de demain, en mettant les étudiants et étudiantes de Nouvelle-Aquitaine au cœur de ses dynamiques.

 

La structuration d’une chaire multi-acteurs

Cette chaire originale au cœur des Humanités est le fruit d’un partenariat qui naît en 2016 à l’initiative d’Enedis Aquitaine Nord, soucieuse d’ouvrir ses activités aux champs des Sciences humaines et sociales, de la Fondation Bordeaux Université et de l’Université Bordeaux Montaigne, qui ouvrent conjointement de nouvelles portes aux étudiant.e.s souhaitant aborder une dimension plus opérationnelle de la recherche.

La chaire est articulée autour de deux Coordinateurs, Cyrille Abonnel Directeur Numérique et Innovation Ouverte, Enedis Aquitaine-Nord, qui assure ce lien précieux entre l’entreprise et l’université et Christophe Bouneau, Professeur à l’Université Bordeaux Montaigne et acteurs historique dans la création de liens entre la recherche et le monde de l’énergie. Alimenté par les chargés de mission successifs Rémy Lung et Jordane Provost, tous deux doctorants au Centre d’Etude des Mondes Moderne et Contemporain (CEMMC), le projet est nourri dès l’origine par la volonté commune de structurer une entité de recherche et de soutien aux étudiants travaillant sur l’électricité et les réseaux à travers la délivrance de prix, de bourses et la réalisation de stages.

Les premiers mois ont ainsi été consacrés à la création d’une identité pour une chaire encadrée d’un Comité de Pilotage et d’un Conseil Scientifique à l’image de sa diversité disciplinaire; Universitaires, énergéticiens et pouvoirs publics, tous et toutes concerné.e.s par les questions de réception et d’appropriation sociale des transformations des systèmes énergétiques.

découvrir la vidéo de présentation de la chaire

 

14 avril 2017 : Lancement officiel de la chaire

Le lancement officiel de RESET s’est inscrit dans cette ligne à travers une conférence mettant à l’honneur plusieurs thèmes croisés au cœur de ses problématiques d’étude ;

  • Trajectoires passées, présentes et futures des consommations électriques
  • Déploiement des énergies renouvelables et des systèmes intelligents en France et en Nouvelle-Aquitaine
  • Identification et lutte contre la précarité énergétique

résumé de cette conférence

Sur la photo, de gauche à droite: Thierry GIBERT, Enedis Aquitaine Nord, Christophe BOUNEAU, Université Bordeaux Montaigne et Christophe BONNERY, Enedis

 

Un dispositif d’encadrement et de soutien à la recherche

Conformément à ses prérogatives, la chaire s’est lancée à l’été 2017 dans la structuration d’un programme de recherche à vocation opérationnelle croisant sociologie, grâce au soutien de Sandrine Rui, maître de conférences à l’université de Bordeaux, et histoire, par les apports constants de Christophe Bouneau.

Les différentes ambitions de ces travaux concernent tant l’ouverture de passerelles entre les SHS et l’entreprise, que le soutien à la décision et à la mise en place de projets. Elles se réalisent ainsi progressivement à travers un regard global sur le système électrique, et plus généralement, l’accumulation et le traitement de données issues des travaux étudiants et des apports de ses coordinateurs.

C’est dans ce cadre que Marion Andraud et Benjamin Jouve, premier.e.s stagiaires de la chaire ont eu l’opportunité de présenter les premiers résultats associés à la structuration du programme scientifique de RESET lors du séminaire ouvert du 18 octobre.

en savoir + sur ce séminaire et sur les deux étudiants

Ce stage singulier mutualisant les compétences des jeunes chercheurs et leur laissant une part importante d’initiative, a donné lieu à un premier rapport d’étude particulièrement éclairant pour les stagiaires qui les succèderont en 2018.

rapport de stage (PDF) / annexes (PDF)

De son côté, Bastien Garcia, étudiant en histoire contemporaine à l’Université Bordeaux Montaigne, a été gratifié de la bourse de recherche délivrée par la chaire pour ses travaux portant sur l’archéologie du concept de Transition énergétique. Son mémoire définitif, comme beaucoup d’autres, alimentera la bibliothèque scientifique de RESET.

mémoire de recherche (PDF)

 

La médiation des sciences et techniques : premiers pas et horizon pour RESET

Si la production de savoir est au cœur des activités de la chaire, les différentes manières de le transmettre et d’en démocratiser la portée font aussi l’objet d’une attention particulière. C’est tout l’objet du partenariat avec le Master Information et Médiation Scientifique et Technique (IMST) et plus spécifiquement avec Boris Urbas, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication et Valérie Génebès, professeure associée en communication à l’Université Bordeaux Montaigne.

 

L’évènement de rentrée « Quelle(s) médiation(s) pour réinterroger le réseau électrique ? – Une journée entre le visible et l’invisible, la technique et la société »           
qui s’est déroulé le 23 novembre a parfaitement résumé ces différentes ambitions à travers une conférence de Lionel Dufaux, responsable de collections au Musée des arts et métiers, suivie d’une visite guidée du réseau électrique « entre visible et invisible » sur le campus universitaire, animée par les étudiants et étudiantes du Master IMST, Lucile Del Campo, Estelle Baude, Bérangère Subervie et Thomas Boniface.

en savoir + sur cet évènement

 

Une parole et des convictions portées dans toute la Nouvelle-Aquitaine

L’atelier des solutions, 11 Septembre 2017, Hôtel de Région, Bordeaux

En septembre dernier, la chaire a répondu à l’initiative portée par la Région Nouvelle-Aquitaine visant à consacrer une journée d’études entre experts, scientifiques, acteurs économiques, pouvoirs publics et société civile, pour réfléchir collectivement aux manières de faciliter l’appropriation sociale des projets d’énergies renouvelables sur le territoire.

Jordane Provost était présent lors de cette journée d’étude pour faire valoir les travaux de la chaire et ses apports dans cette initiative au cœur de la réflexion sur la dimension sociétale de la transition.

synthèse des solutions

Médiathon, 13 et 14 octobre 2017,  Lycée agricole, Périgueux

Cyrille Abonnel était présent au Médiathon organisé par la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), pour participer à l’élaboration de « solutions innovantes en faveur de l’appropriation territoriale des énergies renouvelables et une adhésion des citoyens » . La chaire a ainsi pu réitérer son intérêt pour la question énergétique sur l’ensemble des départements de la Région Nouvelle-Aquitaine.

en savoir + sur le Médiathon

Colloque Europa, 24 novembre 2017, Hôtel de Région, Limoges

Loin de se cantonner à son propre réseau, la chaire et ses acteurs se coordonnent quotidiennement pour relayer leurs travaux sur les questions de l’énergie. C’était l’occasion le 24 novembre 2017, où Christophe Bouneau et Jordane Provost se sont relayés à la tribune de l’Hôtel du Département de Limoges pour échanger sur leurs visions respectives du concept de transition et de ses cadres historiques lors du colloque international organisé par l’association Europa.

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Des projets pour 2018 ?

Les acteurs et actrices de la chaire comptent bien rebondir sur une année 2017 particulièrement riche en recherches, en création de liens et en évènements afin de poursuivre le processus enclenché.

Déjà, l’équipe se mobilise dans la préparation de séminaires, workshops et dans la construction des sujets des prochains stages qui tendent à se multiplier dans les mois à venir.

 

Une vision de long terme : la question des données et la structuration de l’OREST

Par ses activités de recherche, d’analyse et de production de données, la chaire entend préfigurer l’Observatoire des Réseaux Electriques et Société(s) en Transition(s) (OREST).

Cet espace dont les contours se dessinent de jours en jours, entre ouverture des données, veille attentive sur les mutations du réseau et alimentation des recherches sur la question, représente un point de mire pour les coordinateurs et l’ensemble des parties prenantes de la chaire.

Toutes et tous sont en effet animé.e.s par la volonté commune de renforcer les liens entre l’Université Bordeaux Montaigne, les acteurs de l’énergie et les collectivités territoriales de Nouvelle-Aquitaine afin de solidifier le pont qui relie les problématiques concrètes du temps présent et la recherche universitaire. Le tout s’opère dans le cadre d’un bien commun, l’électricité et ses systèmes, appelés à se renouveler sur différentes facettes, tant en termes de perception sociétale que de modèles de co-production citoyenne et de distribution.

Ainsi, le champ des interrogations reste ouvert pour les prochaines années ;

Quels(s) rôle(s) pour les opérateurs de réseau(x) dans les décennies à venir ?

Quels projets futurs et quels contours règlementaires pour un service public au cœur d’un système traversé de mutations ?

Quelle place sera accordée à la société civile et quelles initiatives portera-t-elle au sein de ces grands mouvements ?

Qu’attend-t-on des expériences du passé pour construire l’avenir des réseaux en partenariat avec ses gestionnaires, les collectivités territoriales et l’ensemble des citoyens et citoyennes directement concernés par ces questions ?