Le 18 octobre dernier, la chaire RESET et Gironde Habitat ont coorganisé une réunion d’information à destination des locataires de la résidence « Les Souffleurs » située dans le quartier Belcier, à Bordeaux. L’objet de cette réunion concerne un sujet novateur : l’autoconsommation collective.

Une première en Nouvelle-Aquitaine !

La chaire RESET accompagne le projet d’autoconsommation collective du bâtiment des Souffleurs avec une démarche transdisciplinaire, mêlant sciences sociales et technique. Cette initiative est née d’une collaboration entre le bailleur social Gironde Habitat, l’entreprise Inelia, spécialisée dans le développement de projets photovoltaïques et Enedis, gestionnaire du réseau de distribution d’électricité.

Dans le cadre du projet, les 60 ménages de l’immeuble « Les Souffleurs » pourront bénéficier d’une production d’électricité in situ grâce aux 260 m2 de panneaux solaires disposés sur le toit.

Cette démarche, bien connue pour les logements individuels, n’a cependant été autorisée que très récemment pour les logements collectifs (loi du 24 février 2017 relative à l’autoconsommation d’électricité et décret d’application du 28 avril 2017).

Par conséquent, le dispositif proposé représente une avancée concrète dans ce domaine. Depuis décembre 2017, l’énergie produite est utilisée pour l’alimentation des espaces communs et doit être étendue à la consommation individuelle des locataires.

Le travail de la Chaire, par l’intermédiaire d’entretiens menés auprès des locataires par les jeunes historiens et sociologues de la Chaire (Enzo Bruni, Ludovic Cohen, Jean-Baptiste Goisque et Marion Andraud), s’inscrit dans une démarche de médiation des sciences afin de voir comment cette innovation est accueillie par ces derniers et comment ils se l’approprient. Un travail non-négligeable qui va dans le sens des préoccupations des habitants.

Une réunion sous un format innovant et très informative

Cet événement du 18 octobre, coordonné par Jordane Provost et Cyrille Abonnel fut l’occasion de rendre ces technologies plus accessibles et « concrètes » pour des locataires parfois trop peu renseignés sur le sujet. Un drone, un vélo à smoothies et un peu de convivialité : ce sont les ingrédients d’une réunion d’information réussie selon ses co-organisateurs.

Ces objets amusants au premier regard ont permis d’introduire une dimension de réflexion au sujet du phénomène considéré comme allant de soi à notre époque numérique : la production de l’énergie. Les locataires ont pu constater par eux-mêmes la force musculaire nécessaire pour la fabrication d’un smoothie en pédalant sur un vélo à smoothies, et ainsi s’approprier un objet aussi abstrait qu’est l’énergie. Quelques chiffres viennent à l’appui : selon Jean-Marc JANCOVICI un français consommerait 30 000 kWh d’énergie finale par an à notre époque hyper-connectée. Un chiffre qui prend en compte toute la chaine de production des biens et des services en commençant par l’extraction des matières premières nécessaires pour le fonctionnement des machines agricoles ou des machines-outils à l’usine. 400 personnes devraient pédaler 24 heures sur 24 toute l’année pour produire cette quantité d’énergie : des chiffes qui font réfléchir. 

Un drone doté d’une caméra a permis aux participants de constater la présence des panneaux solaires sur le toit. Le dispositif n’étant pas visible, pour des raisons de sécurité, les nouvelles technologies viennent à la rescousse avec une visite virtuelle. Conclue par un buffet, cette rencontre fut donc l’occasion, pour les étudiants, de répondre aux questions parfois nombreuses des locataires et de (re)créer une dimension collective à la fois dans ce projet et au cœur de leur lieu de vie.